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Une échappatoire à la réalité...

27 juillet 2007

Deuxième chance

Encore ces mêmes gestes. Encore et toujours. M. André Racolli savait ce qu’il avait à faire à l’avance. Il savait même où il serait la semaine prochaine à le même heure, ici. Il serait ici, debout devant ce tapis roulant, à coller des étiquettes sur des pots de confiture faites maison, du moins c’Est-ce qu’il pensait. Cela faisait maintenant presque trois ans qu’il faisait les mêmes gestes, depuis la mort de sa femme. Quand celle-ci l’a quitté, André s’est enfermé dans un routine interminable mais qui lui permettait de se rassurer. Il se rappelle parfois comment était sa vie avant de perdre sa femme: la gaieté pouvait se lire sur son visage, il était épanouit et prenait plaisir à faire son travail à l’usine. Mais voilà, André avait perdu toutes joies de vivre et avait demander à être rétrogradé à ce métier de « colleur d’étiquettes », afin de se rassurer, puisqu’il y connaissait les gestes par cœur et les mouvements lui venaient même malgré lui.

À 6h00, la sonnerie du réveil arrive aux oreilles de M. Racolli qui se lève aussitôt. 6h05, il avale deux tartines de beurre spécialement pour lutter contre le cholestérol, et une tasse de café noir, sans sucre. 6h20; il allume la lumière de sa salle de bain pour commencer sa toilette et se préparer. André s’habille toujours de la même manière,son armoire ne contient d’ailleurs que des copies conformes du costume qu’il va porter aujourd’hui. Puis 6h37, il prend ses clés sur la petite table basse de l’entrée, prend son porte documents placé juste en dessous et lance un « à ce soir ma chérie! » au cadre contenant la photo de sa femme, à côté du vase contenant les fleurs qu’il avait acheté la veille, comme il fait toujours en rentrant du travail. À 6h39 précise, la porte est fermée à double tour et à 6h40, il sort de son immeuble pour prendre le bus de 6h48. Et lorsque ce dernier a une minute de retard ou d’avance, André en fait la remarque auprès du conducteur qui ne répond pas. Dans le bus, il s’assoit toujours à la même place, celle juste à côté de la porte de sortie, si elle n’est pas libre, il ne s’assoit pas. André compte les arrêts du bus, il sait qu’il y en a 11 et connaît leur nom par cœur depuis le temps. À 7h15, il pose un pied hors du bus et à 7h45, il est en place pour commencer l’étiquetage. À 10h00, il prend sa pose, à 10h10, il reprend son poste, à midi, il mange à la cantine de l’usine et maintenant, il est là. Il est 18h58 et il a encore deux minutes à attendre avant d’en avoir finit avec les pots de confiture. 19h00, ça y est. Il se lève et s’en va. 19h30, il attend le bus. 19h33, il monte.

Mais cette fois, il y a un problème les sièges du bus ne sont pas de la même couleur que d’habitude. D’habitude ils sont vert, là ils sont violet. Il demande au chauffeur ce qui se passe, il est angoissé. Le chauffeur lui demande de s’asseoir, André hésite puis prend la même place que d’habitude. Il est perdu. Il ne comprend plus, tout a changé au moment où il a mis le pied dans ce bus. Il ne sait plus quoi faire, il se raccroche à quelque chose: il compte les arrêts, personne n’est monté dans le bus, il est seul, il s’interroge. Onzième arrêt, il descend, cette fois il ne regarde pas sa montre mais regarde autour de lui, le décors a changé. Oh! C’est bien sa rue, oui. Et c’est bien son immeuble. Mais c’est différent, il ne saurait pas expliquer en quoi, mais il savait que ce n’était pas le même endroit qu’il avait quitté ce matin même. Il a des fleurs à la main, celles qu’il a acheté en sortant de l’usine, avant de prendre le bus. Il regarde sa montre qui a dirigé sa vie pendant trois ans. Elle s’est arrêtée. Cela n’était jamais arrivé en trois ans, en plus c’était un cadeau de sa femme. Pourquoi faut il qu’elle s’arrête maintenant ? Il décide alors entrer dans son immeuble, comme machinalement, il regarde dans la boite au lettre, il en sort des magazines publicitaires qu’il jette aussitôt dans la poubelle du hall d’entrée, il a l’habitude, c’est au automatisme. Il est maintenant devant la porte de chez lui. André hésite il ne sait pas pourquoi mais il a peur de ce qu’il risque de trouver derrière. Finalement, il se décide, il tourne la clé lentement, on entend la serrure qui tourne, la porte s’ouvre, il entre, il referme derrière lui. Tout à l’air normal, sauf…Sauf, la photo de sa femme, ni la photo ni le cadre y étaient. Disparus, ils avaient disparus. Il se précipite alors à la cuisine, dépose le bouquet de fleur sur la table et se sert un verre d’eau fraîche qu’il vide en deux secondes. Il souffle. C’est alors qu’elle fait son apparition, elle entre dans la pièce. Elle est là, devant lui. Elle lui demande si il a passé une bonne journée. Sa voix est douce. Il n’arrive pas à parler, il a peur que ce ne soit qu’un rêve. Il ne bouge pas, comme médusé par le regard de cette femme. André reconnaît ces cheveux bouclés aux reflets blonds, ce sourire sur ces lèvres bien tracées, cette fossette au coin de la joue, tout. Il la reconnaît. C’était elle, ça ne pouvait être qu’elle. C’était Jacqueline, sa Jacqueline, sa femme. On lui avait donné une deuxième chance.

Sam

( Le 11/02/2006 en "écriture de nouvelles" )

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7 juillet 2007

L'étranger

L’histoire se déroule dans une petite ville, un peu en retrait, située en Angleterre. Tout le monde ici se connaissait, il faut dire que c’était comme une grande famille. On disait que lorsqu’on habitait ici, on en repartait plus. C’était le cas pour Mélinda. Ses grands parents s’étaient installés là un beau jour, ses parents n’avaient jamais quitté cet endroit par la suite et aujourd’hui, Mélinda n’imaginait pas fonder une famille ailleurs que dans cette ville.

Mais un jour, un étranger décida de s’installer dans cette petite contrée. Bien entendu, les habitants n’aimaient pas beaucoup les étrangers, il n’était donc pas le bien venu ici. Néanmoins, il se disait qu’il n’avait pas fait tout ce chemin pour rien et pris une chambre à l’hôtel. C’est pour cela que Mélinda fit la rencontre de l’Étranger, parce que ses parents étaient les gérants de l’hôtel et que par conséquent, Mélinda y avait une chambre. Elle trouva le regard de ce nouveau venu un peu inquiétant mais intrigant. Elle frissonna et monta dans sa chambre. Les jours suivants, Mélinda croisa souvent l’Étranger: à l’hôtel, au marché, lorsqu’elle allait travailler, même le matin lorsqu’elle allait acheter le journal. Au début, elle n’y faisait pas vraiment attention. Mais petit à petit, elle s’interrogea, se demanda si ceci n’était que coïncidence ou si il y avait une autre raison. Parfois, elle avait l’impression de sentir son regard sur elle, même quand elle ne le voyait pas. Ça la faisait frissonner. Lorsqu’elle se mettait à sa fenêtre pour fumer une cigarette, Mélinda avait l’impression de le voir partout, de voir sans cesse ce manteau noir qu’il portait sans arrêt. La jeune femme crut devenir folle, elle changea ses habitudes. Elle n’achetait même plus le journal le matin. Par contre, elle n’avait pas cessé de fumer. Elle avait même multiplié les cigarettes, mais elle ne fumait plus à la fenêtre, de peur de croiser le regard de l’Étranger, ce regard qui la faisait frissonner à chaque fois. Parfois, elle n’osait même pas ouvrir la fenêtre, du coup, sa chambre semblait être plongée dans le brouillard à cause de la fumée qui n’arrivait pas à s’échapper.

Mélinda ne savait plus comment agir, toute ses tentatives ne servaient à rien, elle sentait toujours son regard se poser sur elle. Elle tenta de reprendre ses habitudes, toujours avec cette angoisse mais elle essayait d’y faire face. jusqu’à ce soir là. Ce soir là, Mélinda rentrait de son travaille à la hâte. Elle entra dans la petite ruelle qui menait à l’hôtel. C’était une petite ruelle étroite, une voiture n’aurait pas eu la place d’y passer, et éclairée par un simple lampadaire ce qui ne procurer pas suffisamment de lumière pour voir jusqu’au bout de la ruelle. Mélinda entendit un bruit derrière elle, elle sursauta et se retourna. Elle souffla de soulagement lorsqu’elle vit le matou sortir de derrière la beine à ordure. Mais lorsqu’ elle regarda à nouveau devant elle, elle se retrouva nez à nez avec l’ Étranger, il avait comme surgit de nulle part. il portait son long manteau noir et avait relevé son col, ce qui le rendait encore plus inquiétant, et il portait un paquet sous le bras. La jeune femme pris peur, elle tourna les talons pour s’enfuir, mais il l’a rattrapa par le bras. Il n’y avait personne dans cette lugubre ruelle, personne qui aurait put l’aider. Elle était seule avec l’Étranger et ce paquet qu’il tenait. Elle ne distinguait pas très bien la forme de ce dernier. Elle s’imaginait le pire. Il allait peut être la kidnapper et demander une rançon, ou même la tuer. Elle tremblait comme une feuille.

Mais il se produisit un scénario auquel elle n’avait pas pensé. L’homme lui tendit le paquet. Elle ne comprenait pas ce qu’il voulait. Il insista en bégayant quelque chose d’incompréhensible. Elle pris ce qu’il lui tendait de peur qu’il ne se mette en colère. Il marmonnât quelque chose et Mélinda compris qu’il fallait qu’elle l’ouvre. Elle s’exécuta. Elle déchira le papier marron qui emballait le paquet. Elle en tira un tableau. Un tableau qui la représentait. Tout d’un coup, elle compris, elle réalisa que c’était pour cela qu’il l’épiait. Elle regarda le tableau avec attention, il était magnifique. Elle observa les traits de la femme, elle passa ses doigts sur la peinture, elle se reconnaissait. Elle en oublia son angoisse. Un bruissement d’air lui fit relever la tête, l’inconnu s’était évanouit dans la nuit. Mélinda rentra alors chez elle, le tableau sous le bras. Elle passa la nuit à observer la toile, à réfléchir, elle se perdit dans ses pensées. La vie reprit son cours. Puis, un matin, elle se décida à aller voir l’Étranger, à la fois pour s’excuser de son attitude mais aussi pour le remercier. Mais lorsqu’elle demanda à sa mère de lui indiquer la chambre de celui-ci, elle répondit:

« je suis désolée ma chérie mais il à quitté l’hôtel hier soir. »

Sam

( écrit réalisé en cours de "écriture de nouvelles" le 04/03/2006 )

29 juin 2007

Coeur Glacé

Le temps s’écoule et je suis là, allongée sur cette herbe humide. Je ne saurais dire depuis combien de temps je suis là, suffisamment pour que cette humidité ambiante m’est pénétrée. J’ai sans doute froid, je tremble sûrement, cela serai compréhensible par le froid qui cours et le vent cinglant. Ce vent… il doit certainement me lacérer les joues. Pourtant, je ne ressens rien de cela. Pourquoi ? Simplement Parceque je n’y pense pas, j’ai la tête en direction du ciel et les quelques étoiles ont accaparé mon esprit. Je me fiche de tout, de ce qui m’arrive, de ce qu’on peu penser, de l’amour… Oh oui! L’amour, parlons en tiens ! Je n’y crois pas vraiment à toutes ces histoires à l’eau de rose, je ne m’attache pas, je ne veux pas souffrir. Dépendante de quelqu’un ? Moi ? Jamais.

Soudain, le silence de cette nuit est perturbé par une petite mélodie. Mon esprit étant trop absorbé par le ciel étoilé, je met un certain temps avant de comprendre. Puis, je sens des vibrations venant de ma poche et l’information me monte alors au cerveau… mon portable ! Ma main, engourdie, atteint l’objet, je me redresse et, assise là, je décroche:

« Allo ? »

« Sam, c’est Sarah, je m’inquiète. Tu rentres bientôt ? »

« Ne t’inquiètes pas, ça va. Je vais rentrer. »

« D’accord, alors je t’attends. Une dernière chose, tu es ma meilleure amie, tu le sais, alors… je suis là si tu veux. »

« Merci, ça va, je t’assure. A tout de suite. »

Je referme le clapet de mon téléphone. Je me relève, attrape mon appareil photo posé sur l’herbe et prend la direction de la maison. Maintenant, je ressens le froid, il me transperce de toutes parts comme si des aiguilles se plantaient dans ma chair à chaque seconde, et le vent me brûle le visage. J’active le pas…

***

Le soleil vient me frapper au visage et me fait cligner des yeux. Je les ouvre progressivement et je dirige mon regard vers la fenêtre. J’aime les matins comme ça, pas de contraintes de temps, pas de contraintes tout court. Premier matin des vacances d’ Avril, je me sens bien. Je pense qu’il va faire beau aujourd’hui. Je reste à flemmarder quelques temps, à observer les ombres sur le plafond. Mon plafond, je le regarde tant que je connais chaque imperfection par cœur, cela m’aide à réfléchir. Hier, Sarah m’attendais, elle ne m’a posée aucune question, comme d’habitude. Elle comprend ma soif de liberté et mon besoin ponctuel de solitude.

Je décide finalement de me sortir du lit. Je prend une douche, m’habille, me coiffe et me souligne les yeux au crayon noir. Mes poignets sont entourés de bracelets diverses. Mes cheveux bruns méchés de rouge écarlate contraste mes yeux bleu si clairs. J’ai un style bien à moi, je dérange bien souvent le regard des gens mais je me fiche de ce qu’on peut penser. Je veux juste être moi. Je suis très discrète mais je ne passe pas inaperçue et les regards m’amusent. Je veux juste être moi, ne ressembler à personne d’autre, je me fiche bien de la mode qui donne l‘impression de sortir d‘un moule. Je ne veux appartenir à aucune catégorie. Simplement moi.

Je choppe mon appareil photo au passage et dévale les escaliers. Sarah est là, souriante.

« Tu sors ? »

« J’ai de l’inspiration, la lumière est bonne, j’ai envie d’en profiter. Tu veux venir ? » lui dis-je le sourire aux lèvres.

« Euh… c’est pas souvent que tu me demandes de venir avec toi. J’en serais ravie. »

« Alors c’est partis ! »

Elle attrape une veste en jean et m’accompagne. Je suis passionnée de photo, on dit que j’ai du talent. Pour moi, c’est une sorte d’évasion, j’aime retransmettre des émotions sur papier brillant. J’aime photographier la nature, des personnes que je ne connais pas, immortaliser des petits moments privilégiés que j’ai l’impression d’être la seule à voir. J’aime la photo, ma liberté.

C’est incroyable comme le temps à changé depuis hier. Aujourd’hui, la lumière est belle, pas de pluie, pas de vent, il fait frais mais pas froid.
Nous discutons tout en marchant, sans vraiment savoir où nous mène nos pas. Soudain, je ralentis, je dégaine mon appareil, le porte à mon œil et prends quelques clichés. Nous entrons dans un petit par et quelques clichés de plus tard, nous en ressortons. Je vois deux gamins qui s’amusent de l’autre coté de la rue, j’ai la gâchette facile, j’aime la naïveté et l’innocence de l’enfance. Puis nous continuons notre chemin.

***

La nuit tombe, il y a encore de la lumière mais elle se fait de plus en plus faible.

« Nous devrions rentrer. Nan ? »

« T’as raison, il n’y aura bientôt plus assez de lumière de toutes façons. »

Je m’apprêtais à faire demi tour quand je le vis. Un jeune homme, assis sur un banc, dans ce parc. Il regarde par terre. Je ressens quelque chose d’étrange. Je porte l’appareil photo à mon œil, je clique. Et, à l’instant où mon doigt allait appuyer une seconde fois sur le déclencheur, son visage se relève vers moi, je baisse mon appareil. C’est incroyable, au moment où son regard se pose sur moi, je me sens transpercée par une vague indescriptible qui me paralyse. Qu’Est-ce que c’est ? Qui Est-ce ? Pourquoi ? Comment ? Plus rien n’existe autour de moi, il me regarde, il m’intrigue, il me subjugue, je suis confuse. Que fait-il ici, seul ? Je reste plantée, incapable de bouger. Il me sourit. J’ai l’impression que les minutes défilent à une vitesse folle. Puis, il se lève, un dernier regard, un dernier sourire et il disparaît dans l’obscurité ambiante.

« Sam ? »

Sarah me sort de ma paralysie et me fais retourner sur Terre.

« Sam ? »

« Euh… oui, pardon. On rentre. »

« Ba dis donc, il t’a envoûté ou quoi. Tu le connais ? »

« Non non, pas du tout, il… il… je ne sais pas, j’ai ressentis quelque chose d’étrange, de terrifiant et d’agréable. »

« Un coup de foudre ? »

« Dis pas n’importe quoi, ça n’existe pas ce genre de choses. »

Un coup de foudre ? Impossible, tomber amoureuse en quelques secondes, c’est impossible.
Nous arrivons à la maison, je me précipite dans la petite chambre noire improvisée dans le cagibi. Je laisse Sarah. Je veux voir cette photo, celle de ce garçon sur ce banc, je ne pense plus qu’à cela. Quelques minutes s’écoulent. Puis la photo apparaît enfin sous mes yeux: ce jeune homme, fringué d’une manière bien à lui. Son pantalon noir lui moule les jambes et ses cheveux devant son visage ne laissent pas percevoir ses traits et ce regard qui m’a pénétré si intensément. On ne peut distinguer que ses mains si bien dessinées qu‘il tient jointes avec les pouces frôlant ses lèvres.
Le reverrais je un jour ce jeune homme qui a atteint mon cœur d’une manière que j’ignore ? Sûrement jamais.

***

Une nuit agitée, le garçon d’hier s’est accaparé mon esprit. Je ne cesse d’y penser, de repenser à ce sentiment étrange lorsque ses yeux se sont posés sur mon être. Je voudrais qu’il sorte de ma tête, qu’il me laisse en paix, je veux retrouver mes esprits. Quelques minutes ont suffies pour qu’il prenne possession de mes pensées, je ne le veux pas, je ne comprends pas ce qui m’arrive. Je prends une douche froide histoire de me remettre un peu les idées au clair. Lorsque je descends les escaliers, Sarah est assise à la table de la cuisine, je la rejoins et prépare du thé. Au début, c’est silence. Et puis, elle prend la parole:

« Qu’Est-ce qui se passe ? »

Cette question provoque un sursaut de ma part, mon cœur se sert, je revoit le regard du jeune homme.

« Rien. Pourquoi tu me demande ça ? » dis je avec un sourire.

Je cache les apparences, comme toujours. Je sais tellement bien le faire. Je ne veux inquiéter personne et je suis trop sensible, je me barricade derrière des apparences.

« Arrêtes, je sais très bien que quelque chose te tracasse. Qu’est qu’il y a ? »

Je baisse les yeux, elle est la seule à qui je n’aime pas cacher les choses. Je ne lui mentirais pas.

« Je ne sais pas très bien ce qui se passe, tu sais. C’est…c’est ce garçon, celui d’hier, tu sais, sur le banc. Je… je n’arrête pas d’y penser, je ne sais pas pourquoi. C’est juste que… je voudrais le revoir, à nouveau ressentir ses yeux sur moi. C’est dingue, je suis dingue. Je ne comprends même pas pourquoi ça m’arrive, je ne comprends même pas ce qui se passe. Je ne le connais pas, pourtant, je ressens le besoin de le retrouver. Je suis certainement folle. J’ai été troublée, je ne l’avais jamais été. Je me suis sentie vivante quelques minutes, si vivante. Mon cœur battait si fort, j’ai cru qu’il allait s’échapper de ma poitrine. Je veux juste comprendre, tu sais. »

Mes yeux s’embue de larme au fur et à mesure que j’y repense, comme si j’étais passée à côté de quelque chose d’important, l’impression angoissante que je ne le reverrais jamais, que je ne saurais jamais qui il est.

« Tu vas encore me dire que c’est impossible, que ce sont que des conneries mais pourtant, je crois que c’est qu’on qualifie de… coup de foudre. »

Coup de foudre. Encore ces mots, ils résonnent en moi. Et si c’était vrai ?

« Tu devrais retourner dans ce parc. Si tu veux en avoir le cœur nette, retournes dans ce parc, peut être qu’il y reviendra. »

Je la regarde, je lui sourit légèrement. Elle a raison, il faut que je le revois…

***

15h, je suis dans la rue, en direction du parc.
16h30, je suis devant le petit portail de l’entrée, mon cœur se met à battre plus fort.
Quelques minutes plus tard, je suis devant le fameux banc, personne. Je décide de m’y assoire. Le temps passe, à la fois lentement et à la fois si rapidement. La nuit commence à tomber. Je regarde par terre, il ne viendra sûrement pas. J’ai été tellement bête d’y croire, je suis si naïve par moment. J’ai l’impression d’être si stupide, assise sur ce banc à attendre un inconnu, à attendre je ne sais trop quoi, à attendre…

« C’est un banc réservé ma demoiselle. »

« Réservé, mais bien sur. » dis je sans relever les yeux. « J’attends quelqu’un, mais je crois qu’il ne viendra pas. »

« Je serais ravi de vous tenir compagnie si vous voulez. »

Je relève le visage vers cet inconnu qui m’empêchait de réfléchir. Je fus alors frappée par un frisson qui parcourue mon cœur de part et d’autre. J’avais soudainement froid pourtant je sentais mes mains devenir moites et mon visage s’enflammer. C’était lui, c’était certain. Je me perds dans ses yeux, les mêmes que ceux qui m’ont transpercés hier. Il prend place à mes côtés.

« Vous êtes la jeune fille d’hier soir, celle qui m’a prise en photo. N’Est-ce pas? »

« Euh… oui. Je… j’aime prendre des photo, je suis désolée si cela ne vous a pas plu. »

« Non non, y’a pas de mal, mais je ne suis pas sur d‘être un très bon model.»

J’ai toujours le cœur palpitant mais je m’efforce de la cacher, je me sens tout de même bien.

« Je peux vous assurez que cette photo est magnifique, c’est rare que j’aime mes photo à ce point. »

Il sourit, ma phrase paraissait sûrement ambiguë. Je le regarde et lui rends son sourire.

« Merci du compliment. Au fait, vous attendiez quelqu’un non ? »

« Plus maintenant. » Dis je avec un sourire. « Dites moi, pourquoi vous venez ici, seul ? »

« Parceque je m‘y sens bien, c‘est calme. J’aime bien me retrouver seul parfois, cela m’aide à réfléchir, je n’ai pas de contrainte à part peut être celle du temps.» me dit il.

Je buvais ses paroles, j’avais la sensation de m’entendre parler. Je le sens comme moi, je le sens proche de moi. Nous discutons un moment, de tout, de rien. J’apprends dans la conversation que monsieur est gay. Je n’aurais donc aucune chance mais je m‘en fiche. Je repense à ce que disait Sarah: « un coup de foudre ». J’ai vraiment eu un coup de foudre pour ce monsieur, elle avait raison, mais pas un coup de foudre amoureux, non c’est un coup de foudre relationnel et affectif.

***

L’heure passe et je dois rentrer. Je ne veux pas quitter monsieur, je ne veux pas le perdre, sa présence me fait du bien, je ne saurais véritablement l’expliquer. Je lui dis qu’il me faut rejoindre ma maison, il veut me raccompagner. Monsieur me raccompagne donc jusqu’à chez moi. Nous discutons encore, nous rigolons, nous nous comprenons sans mal, je me sens libre de parler, je ne me cache plus… je me retrouve. Un moment, un petit groupe de jeunes et posté sur le trottoir. Je n’aime pas ce genre de petit rassemblement, cela prévoit toujours quelques soucis. On t’aborde, te parle, on sait toujours ce qu’ils ont derrière la tête, ou alors c’est pour t’insulter parceque tu es différent d’eux et que cela les dérange sans savoir vraiment pourquoi. J’angoisse un peu mais ce ne sera pas la première fois que je croise ce genre d’individu. Je sens alors la main de monsieur se glisser dans la mienne, comme s’il avait senti mes craintes. Il m’entraîne par la main sur la route pour dépasser le groupe. Nous avons le droit à quelques remarques sur notre style vestimentaire. J’entends à peine ce qu’ils disent, je suis subjuguée par la main de monsieur dans la mienne. Nous marchons un petit moment comme cela, j’aime ça.

Nous arrivons devant la porte de chez moi. Le moment tant redouté de la séparation. Je ne veux pas, je voudrais que le temps se fige, j’aurais voulu que sa main reste dans la mienne, je voudrais que sa présence ne s’éloigne pas, que sa voix continue de chuchoter à mes oreilles.
Il me dit qu’il aimerait qu’on reste en contact, je lui dis que c’est comme une évidence. Il dépose ses lèvres sur ma joue, j’apprécie ce contact. Un dernier sourire des deux côtés et il s’éloigne progressivement de moi. Il finit par disparaître dans l’obscurité ambiante. Ce monsieur me plait, je ne veux pas le perdre. Je viens de trouver mon semblable, comme un bout de moi dont j’ai besoin. J’ai la sensation d’avoir trouvé ce que je cherchais…

Sam

28 juin 2007

Un soir d'Automne

Je rêve d'un Jeune Homme.

Je rêve d'un Ange. Je rêve d'un Lui...

Je me balade seule dans Paris, un soir d'automne. Je regarde de gauche à droite avant de presser le pas pour traverser la route. Tandis que je marche sous la pluie battante, tout ce bouscule dans ma tête...

Pourquoi pas moi ? Pourquoi n'ai je pas le droit d'être aimée ? Pourquoi personne ne m'est destiné ?

Je me dépêche un peu, la pluie commence à s'écouler. J'arrive enfin à ma station de métro.

J'attends le prochain véhicule. Celui de minuit et deux minutes précisément. Il me reste 10 bonnes minutes d'attente, je m'assois donc sur un banc.

Soudainement, un jeune homme arrive dans la station. Il est trempé de la tête au pied, ses cheveux noir corbeau dégoulinent sur son visage clair et son sombre maquillage avait coulé. Il a le regard paniqué et vide, les membres tremblants...

Sur le moment, il me fit peur. Je le regarde un instant puis baisse les yeux. Je n'y porte pas beaucoup d'attention. Le jeune homme , quant à lui, s'avance vers la voie ferrée... Il s'y avance lentement. Telle une Marche funéraire.

Je me demande bien ce qu'il fait. Que pouvait il faire à une heure pareille ici, dans un tel état ? Il parait si jeune... je lui donnerais 17 ans pas plus... je lui donnerai... mon âge.

Je me lève tout en m'allumant une cigarette et m'approche de la voie en prenant une certaine distance avec lui. Nous sommes seuls dans la station. Je ne suis pas vraiment rassurée.

Lorsque j'entends les roues du véhicule grincer. Je me recule de la voie de sécurité... et vois que le jeune homme n'en fait pas autant... au contraire.

Il est en train de s'avancer vers les rails. Et le métro arrive à tout allure...

Je peux voir les phares du métro éclairer la galerie. Le jeune homme va se tuer. Le métro s'approche de plus en plus vers nous... il arrive de plus en plus vite vers lui ! Je viens tout juste de comprendre l'acte horrible que veut faire le Jeune Homme. Je me jette sur lui et le recule de la voie, au même moment le métro nous frôle de peu.

Je viens de risquer ma vie pour une personne que je ne connais pas mais cela en vaut toujours la peine.

C'est étrange, mais il se laisse faire. Je l'ai brusquement retiré de la voie de sécurité, et de nous deux, je pense que je suis la plus choquée. Lui...est toujours immobile, le souffle lent, sans voix. Je le relâche et écrase la cigarette qui m'est échappée des mains lorsque j'ai retenu le Jeune Homme. Nous n'avons pas eu le temps de rentrer dans le métro qu'il est déjà reparti. De toute façon je suis bien trop choquée pour aller quelque part à l'instant présent.

" Putain ! " dis je d'une voix assez colérique. En tentant de prendre le jeune homme, je me suis brûlée avec cette foutue clope. Le jeune homme se retourne sans un mot, me prends la main et regarde ma blessure. Je reste étonnée et regarde son visage si mystérieux. Il prononce un "désolé" et tente de partir mais avant qu'il n'ait eu le temps de faire quelques pas, je lui prends la main et lui dis:

" Non vous ne partirez pas sans moi. Je sais de quoi vous êtes capable ce soir. Je sais bien que l'on ne se connaît pas mais pour autant je préfère ne pas vous lâcher de vue."

Je vois un sourire se dessiner sur son visage séché par les larmes et la pluie qui avaient du s'écouler sur sa bouille enfantine. Il me prends la main à son tour et me dit d'une voix douce:

" Très bien... Je m'appelle Jay... et toi ?"

Je lui répondis: "Je m'appelle Morgane."

Il baisse la tête puis leve ses yeux noisettes vers les miens avec un petit sourire timide. Ce jeune homme a un charme fou et il le sait sûrement. Pour autant, je ne tomberais pas dans son piège, du moins s'il y en a un.

Il me lâche la main et me fais: " Tu sais, ta brûlure ? Elle va vite partir, je veux dire que dans 2-3 jours t'a plus rien quoi."

Je lui lance un sourire et lui dis avec un petit éclat de rire:

" Je sais, merci ".

Nous nous regardons pendant un bon moment dans le silence puis je lui demande s'il veut bien prendre un café à mes côtés. Chose qu'il ne me refuse pas, au contraire. Il me reprends la main et m'amene dehors.

La pluie est toujours aussi battante, si ce n'est pas plus. On décide en ce précipitant d'aller dans un bar du coin. Nous nous posons enfin autour de deux cafés bien chauds.

Il ne parle pas, il reste muet .. son regard en dit tellement long .. pourtant je ne peux m'empêcher de lui poser une question.

" Pourquoi ?" Lui dis-je soudainement.

Il lève son visage vers le mien avec son air étonné et dit : " Pourquoi quoi ? "

Je réponds : " Pourquoi faites vous cela ? Pourquoi ici ? Pourquoi maintenant ? Je pense avoir le droit de savoir après ce qu'il vient de se passer...Pour autant je ne vous en voudrai pas si vous ne voulez pas me le dire et tout garder sur vous même.."

Un Grand silence se suivit. Soudainement Il prends une forte inspiration, me demande une cigarette et lorsqu'il l'allume, me prends la main et commence a me dire tout ce qu'il pense , tout ce qu'il a en tête, tout ce qu'il regrette, tout . .

Il passe d'une discussion troublante d'une déception amoureuse à un décés d'un parent. C'était trop, il s'en est trop pris, lui qui n'est qu'un enfant gâté avec la dernière coupe et le dernier slim à la mode en avait eu marre. Je m'interesse à lui, en lui demandant s'il a du soutien autour de lui, s'il a des amis pour lui. Il me dit que Oui mais que personne n'a rien remarqué, tous trop égoistes et narcissiques, tous ne pensant qu'à eux même... Ils n'ont même pas aperçus que l'un des leurs allait mal... A la fin de la discussion, il éclate en sanglot. Ce jeune homme me donne des frissons étranges. Il ressemble même à un ange en détresse. C'est certain, je suis en train de m'attacher à lui. Ce jeune Homme est touchant et ne mérite pas de quitter ce monde aussi vite. Maintenant pour moi , c'est décidé. Jours  après jours, je me ferais amie avec Jay car je veux désormais être toujours là pour lui. Je lui donne mon numéro de téléphone avant de le ramener chez lui, courant tout deux sous la pluie battante a la recherche de son appartement qui est caché par la nuit obscure.

Lorsque nous l'avons enfin retrouvé, nous sommes rentrés en vitesse dans son logement. Tous les deux trempés de la tête aux pieds. On se regarde un bon moment en prenant notre respiration vivement, puis éclatons de rire ensemble.

Après avoir repris mon souffle, je lui dis le sourire au lèvres: " J'ai passé un bon moment avec toi, Jay. Merci."

Il dit dans un éclat de rire: " Non, Merci à toi!".

Puis soudainement... un calme retentit dans la pièce.

Il s'approche lentement de moi entourant ses mains autour de mon cou frissonnant, et dépose délicatement ses douces lèvres sur les miennes. Je profite de son doux baiser puis dû, hélas me retirer.

" Ecoute, je dois y aller, j'ai mon prochain véhicule qui va arriver."

Il me dit, suivi d'un petit sourire:

" Ok, je vais pas te prendre plus de temps."

Je lui fais un sourire et sors de la maison. Je me mis à crier de toutes mes forces pour bien me faire entendre:

" JAY ! ON S'APPELLE HEIN ? "

Un magnifique sourire qui laisse apparaître ses belles dents blanches se dessine sur son visage.

" BIEN SUR DEMOISELLE ! DEMAIN JE T'APPELLE ! " me crie t-il.

Je saute sur moi même puis me mis à courir à toute vitesse vers la station de métro. Il referme la porte derrière moi, le sourire au lèvres. Mon coeur bat la chamade. Je rayonne de joie..

Je suis heureuse.

Peut être que je l'ai finalement trouvé ce fabuleux jeune homme.

Cet ange...Ce Lui.

Sarah

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